Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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260 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

Fouquier-Tinville, lui-même, se vit obligé d’adresser au comité de police générale, autant comme excuse que comme réclamation, la lettre suivante :

Paris, 5 Thermidor an IL de la Républ. franc. une et indivis. LIBERTÉ, ÉGALITÉ OÙ LA MORT. L'accusateur public près le tribunal révolutionnaire

AUX CITOYENS MEMBRES REPRÉSENTANS DU PEUPLE CHARGÉS DE LA POLICE GÉNÉRALE,

« Citoyens représentans,

« La, dénonciation qui a été faite ces jours derniers, à la tribune de la Convention, n’est que trop vraie; votre bureau des détenus n’est composé que de royalistes et de contre-révolutionnaires, qui entravent la marche des affaires.

« Depuis environ deux mois, il y a un désordre total dans les pièces du Comité; sur trente individus qui me sont désignés pour être jugés, il en manque presque toujours la moitié, ou les deux tiers, et quelquefois davantage : dernièrement encore tout Paris s’attendaïit à la mise en jugement des Comédiens-Français, et je n’ai encore rien reçu de relatif à cette affaire; les représentants Couthon et Collot m'en avaient cependant parlé, et j'attends encore des ordres à cet égard.

« Il m'est impossible de mettre en jugement aucun détenu sans les pièces qui mentionnent au moins le nom de la prison; dans un pareil désordre on a fait appeler, dans les maisons d’arrêt, des personnes qui avaient été exécutées la veille. Cela peut faire un très mauvais effet dans l'esprit public. Je compte vous remettre, à la fin de cette décade, un nouveau travail sur les détenus, qui entrera, je crois, dans vos