Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

LA TERREUR 251

vues, et qui ne contribuera pas peu à consolider les bases de la République. « Salut et fraternité.

« FouourEr-Tinvize (1). »

Avant la fin de la décade, le travail commencé pour reconstituer les pièces détruites n’était pas terminé, quand la chute de Robespierre et la Révolution thermidorienne éclatant, à la Convention, aux cris de « Vive la République! Vive la liberté! » ouvrirent leur prison et sauvèrent les proscrits, objets de l’acharnement haineux de Collot d'Herbois (2).

(1) Moins d’une année après, le octodi 18 floréal an III (7 maï 1795), avait Heu l'exécution de Fouquier-Tinville, en place de Grève, avec 15 membres du Tribunal révolutionnaire.

« Le peuple à demandé sa tête, que l’exécuteur, en la saisissant par les cheveux, a exhibée aux regards de la multitude. »

(Gazette nationale de primidi 21 floréal an IL.)

(2) Le dévouement héroïque de Labussière, qui arracha plus de 1,100 personnes à l’échafaud, demeura cependant ignoré et enseveli dans l'oubli pendant 8 années; ce fut seulement par une annotation dans l'Histoire du Théâtre-Français, d'Etienne et Martainville, publiée en 1802, qu'il fut révélé au public.

Puis, cette note fut complétée par le récit très détaillé, très explicite de la lettre insérée dans le Journal des Débats, du 5 messidor an IX (23 juin 1802), et attribuée à J.-C. Trouxé, ancien rédacteur du Moniteur universel.

Dès lors, le nom de Labussière mis en lumière avec éclat, devint populaire, et celui-ci fut proclamé, dans tout Paris, le sauveur de la Comédie-Française.

Elle lui devait bien un témoignage de reconnaissance. Il se fit, cependant, assez longtemps attendre, car c’est à la suite de péripéties diverses et de remises successives, que fut donnée, seulement le 5 avril 1803, une représentation au bénéfice de Labussière, dans l’ancienne salle de l'Opéra, à la Porte-SaintMartin, On y joua Hamlet avec Talma et ME° Raucourt, et les Deux Pages. Cette comédie jouée pour la 1" fois sous ce titre : Auguste et Théodore ou les Deux Pages, le 27 mars 1789, était de Faure et la musique des couplets de Dézède. Elle avait pour interprètes, à l’origine, Mie Contat, Dazincourt, Fleury, M? Petii-Vanhove et Emilie Contat.

Dans le rôle de Frédéric IT, Fleury y avait recu son bapième de grand comédien.

A ceite représentation, dont le produit fut de 14,000 franes,