Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

PÉRIODE THERMIDORIENNE, — DIRECTOIRE 261

Bonaparte parut également à la Chaumière, et c’est dans ce salon, où s’opéra, en réalité, la renaissance de tout ce qui formait autrefois le charme et l'éclat des salons de Paris, beaux-arts et littérature, que Joséphine, veuve Beauharnais, celle à qui on appliquait ce vers,

Et la grâce plus belle encor que la beauté.

attira l’attention du jeune et déjà illustre général, qui, en échange de sa main, devait, quelques années plus tard, lui poser sur la tête la couronne d’impératrice. En désignant à Barras et à son mari le général Bonaparte pour la journée 13 vendémiaire, M" Tallien avait fait naître chez celui-ci des sentiments durables de reconnaissance et de sympathie.

Ce jour-là, Bonaparte assistait à une représentation des Comédiens-Français au théâtre Feydeau, qu'il quitta pour se rendre à la Convention (1).

On voit le mouvement théâtral suivre naturellement et irrésistiblement l’évolution sociale qui se dessine si nettement, depuis le 9 Thermidor, jusqu’à la fin du Directoire.

Le sentiment général se reflète rapidement sur la scène par des pièces telles que celle-ci : On respire! représentée à l'Opéra-Comique national (2).

Ducis, l’auteur tragique qui avait entrepris d’acclimater sur la scène française les œuvres dramatiques de Shakespeare, à l’aide d’adaptations encore bien timides, fut un des premiers à secouer la torpeur

(1) Le 13 vendémiaire an IV (4 octobre 1795), les sections de Paris, en révolte contre la Convention, furent foudroyées et les rebelles vaincus par Bonaparte, à qui Barras avait délégué son commandement. L T2 À Paris, chez.la citoyenne Toubon, an III, par Ch.-Louis

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