Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

PÉRIODE THERMIDORIENNE. — DIRECTOIRE 265

Cependant, une chronique parue dans la Gazette nationale du 1° février 1795 attribue à une autre cause la chute de cette comédie :

« On pourrait assurer qu’il y à eu de la prévention contre la Bayadère, comédie en cinq actes et en vers, que l’on savait être l’œuvre de l'actrice qui y jouait le principal rôle.

« À peine la pièce a-t-elle pu être entendue. C’est que le public rassemblé pardonne difficilement des prétentions qu’on lui laisse voir trop à découvert; les hommes n’admirent qu'à leur corps défendant. Voltaire disait de l’amour-propre : « Il est comme l’instrument de la génération, il est nécessaire, il fait plaisir, et il faut le cacher. »

« Ce rôle de la Bayadère (on sait que ce nom est celui des danseuses ou courtisanes dans l’Inde) semblait n’avoir été créé que pour faire valoir l'actrice qui devait le remplir. Non-seulement la Bayadère est belle, spirituelle et pétrie de toutes les grâces et de tous les talents, mais elle est bonne, mais elle est sensible, mais elle est, malgré son état, fière, chaste et vertueuse. Oh! c'en est trop aussi que de vouloir réunir toutes les espèces de gloire, même lorsqu'on y a des droits. — Voilà, nous n’en doutons pas, ce qui a le plus nui au succès de l'actrice, -auteur de la Bayadère (1). »

Au cours d’une des représentations de ce théâtre, un papier est jeté sur la scène.

publia à Paris en 1817 (in-4°), elle protesta contre cette imputation d’avoir figuré les déesses de la Raison et de la Liberté, dans les fètes républicaines sous la Terreur.

(1) Mi Candeille se raidissait contre les flots du parterre mutiné. Mais tout son espoir, toute sa force durent s’évanouir après le vacarme qu’excita ce vers adressé à son amant:

Vous êtes pour le fond, moi je suis pour la forme.

La toile fut enfin baissée..…. à (Étienne et Martainville.)