Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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274 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

furent chargés de parcourir les départements, l’un pour constater nos richesses en peinture, l’autre pour s'occuper des monuments nationaux, et lui pour inviter les directeurs des différents théâtres à représenter des ouvrages patriotiques. Il ajoute que jamais il n’a prêché les maximes du terrorisme. — À ces mots, il est interrompu par un citoyen de Toulouse, qui l'avait vu dans cette commune, et qui rend un hommage éclatant à son patriotisme et à son humanité. Le représentant du peuple Isabeau se lève, annonce qu’il a trouvé Michot à Bordeaux, et que là, cet artiste a manifesté les principes du plus pur républicanisme. Michot ne se borne point à ces témoignages, il provoque ses accusateurs ; un seul dans la salle avait paru plus opiniâtre que les autres, Michaut exige qu'il soit entendu. L'accusateur vient sur l’avantscène; il avoue qu'il ne connaît pas Michot, qu'il est l'ennemi de la Terreur et de l’effusion du sang des hommes, et que plusieurs fois, quand on à demandé le Réveil du peuple, il a entendu dire que Michot ne le chantait qu’à regret. Cette accusation ridicule est bientôt suivie de huées et de sifflets. Michot, sensible à la position de l’accusateur, l’embrasse; mais les représentants du peuple, Isabeau et Chénier, présents à la scène, le conduisent au Comité de sûreté générale, qui l’a renvoyé, comme perturbateur, au tribunal de police correctionnelle. Michot a chanté le Réveil du peuple, et des couplets attribués au citoyen Pis... »

On voit que si l'attaque de la réaction thermidorienne était violente, la défense n’était pas moins énergique, car l’article que nous venons de reproduire du Journal des théâtres constitue un véritable plaidoyer en faveur de Michot.

L'ami de Talma, M.-J. Chénier, lui aussi, eut à lutter contre des accusations aussi injustes que pas-