Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

PÉRIODE THERMIDORIENNE. — DIRECTOIRE 281

n’y ait pas d'équivoque sur ses intentions, l’auteur inscrit en tête de sa pièce : « Mettre sur la scène les Jacobins de l’Inquisition, c’est y mettre les Jacobins de Paris, car la plus parfaite ressemblance existe entre eux. Le bienheureux saint Dominique faisait rôtir les gens pour la plus grande gloire de Dieu; Billaud-Varennes, Barère, Collot d'Herbois et consorts les égorgeaient pour le plus grand bien de la France... »

Le Souper des Jacobins, comédie en un acte et en vers, d’Armand Charlemagne, obtient un immense succès sur le théâtre de la rue Martin, ci-devant théâtre Molière, où il est joué le 15 mars 1795.

Aux Variétés-Amusantes, le 22 mars, on représente les Jacobins aux enfers.

Puis au théâtre de la Cité-Variétés, c’est unecomédie en trois actes, de Ducancel, intitulée : L'Intérieur des Comités révolutionnaires ou les Aristides modernes, et représentée le 8 floréal an III (27 avril 1795).

Dans cette pièce, qui attira longtemps la foule et n’eut pas moins de deux cents représentations, tant sur le théâtre de la Cité-Variétés qu’à la salle Montansier, les personnages principaux étaient ainsi quaLifiés par l’auteur (1) :

Aristide, ancien chevalier d'industrie, président du comité.

Caton, ancien laquais escroc, membre du comité, grand aboyeur.

Scevola, coiffeur, gascon, membre du comité.

Torquatus, rempailleur de chaises, membre du comité.

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(1) L'Intérieur des Comités récolutionnaires ou les Aristides modernes, comédie en trois actes et en prose, par le citoyen Ducancel — A Paris, chez Barba, libraire, au magasin de pièces de théâtres, rue André-des-Arts, n° 87, an III:

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