Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

PÉRIODE THERMIDORIENNE. — DIRECTOIRE 297

Les années 1795 et 1796 sont peu fécondes en créations nouvelles pour Talma et en représentations remarquables (1).

On peut cependant signaler, dans cette période, la pièce d’Arnault : Oscar, fils d’Ossian, tragédie en cinq actes, où, suivant l’auteur lui-même, « Talma se «montra pathétique et terrible et en même temps « d’une admirable simplicité ».

la situation de la République, durant l'oligarchie de Robespierre et de ses complices. — Prix, 2? livres, à Paris, chez Maradan, libraire, rue du Cimetière-André-des-Arts et Desenne, libraire, maison Egalité, n°° 1 et 2. ,

— La critique, qui ne perdait jamais ses droits, surtout quand il s'agissait de Chénier, fit paraître, dans un des jourzaux de l’époque, le dialogue suivant, qu'un malin prétendait avoir surpris dans les couloirs de la Convention, entre Chénier et un de ses collègues :

L'heure de la justice est enfin arrivée, Robespierre n’est plus et la France est sauvée ! — Que dites-vous? — J'ai vu périr le monstre, — Bon ! L'on jouera mon Timoléon.

. (1) C’est en l'année 1795, le 25 floréal (14 mai), que Talma se présenta à la Convention, comme orateur de la section du Mont-Blanc, pour demander le rapport de l’article de la loi du 12 fioréal, même mois. — Admis à la barre de l'Assemblée, il s'exprima ainsi :

« Citoyens représentants, la section du Mont-Blanc vient vous demander de rapporter l'article IV de la loi du i? floréal, article qui viole la liberté de penser et d'écrire, en ordonnant de poursuivre par les tribunaux criminels ceux qui tenteraient d’avilir la représentation nationale ou provoqueraient la royauté. Ce sont ces expressions vagues, dont il est impossible de bien définir le sens et de faire une application juste, qui ont servi de protocole aux assassinats de Robespierre. C’est à la faveur de ce langage insignifiant, de ce texte vague, que des milliers d'innocents ont été traînés à l’échafaud..….. »

Mais après une vive réplique de Chénier, rapporteur de la loi, la Convention passa à l'ordre du jour sur la pétition de la section du Mont-Blanc. (Gasette nationale du 26 floréal.)

— C'est dans cette même année, en avril 1795, que l’ennemi acharné des Comédiens-Français, Collot d'Herbois, fut, avec Billaud- Varennes, transporté à Cayenne, où il mourut, le 18 nivôse an IV (8 janvier 1796).

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