Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

PÉRIODE THERMIDORIENNE. — DIRECTOIRE 299

« être aimée comme cela!... » Que ces dames se ras« surent. Celles qu’effraye un tel amour ne sont pas « celles qui l’inspirent, et tu sais, mon amie, que ce« lui qui le ressent peut n’être pas un barbare. (1) »

Le théâtre de la République représentait, le 27 germinal an IV, une tragédie de Tardieu Saint-Marcel, intitulée Caton d'Utique.

Cette pièce nous offre encore un nouveau spécimen de la préciosité sentimentale des dédicaces, alors à l’ordre du jour. Voici, en effet, en quel style l’auteur faisait hommage de sa pièce :

À ma Louise.

Ma plume un peu sévère osa peindre Caton, Mais craignant aujourd’hui de funestes disgerâces, Et l'ennui qui chez nous suit toujours la raison, Pour qu'il soit accueilli, je le dédie aux Grâces.

Le sujet historique choisi par l’auteur : Caton, à la suite de la bataille de Pharsale, se renfermant dans Utique, et, après avoir passé une partie de la nuit à lire le chapitre de Platon sur l’immortalité de l’âme, se donnant la mort, pour ne pas assister à l’asservissement de sa patrie, avait déjà été mis à la scène précédemment et à plusieurs reprises.

Ainsi, en 1715, Deschamps avait fait jouer une tra gédie sur ce sujet.

Poinsinet de Sivry en avait aussi composé une.

Peu de temps avant la représentation de celle de Saint-Marcel, Victor Campagne avait publié une tragédie dont l’action était la même.

Enfin, l’abbé Abeille avait ésalement mis à la scène

() Oscar, fils d’Ossian, tragédie en 5 actes, par le citoyen Arnault, représentée pour la première fois au théâtre de la Rèpublique, le 14 prairial an IV. — A Paris, chez Dupont, imprimeur-libraire, rue de la Loi, n° 1232.

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