Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

PÉRIODE THERMIDORIENNE. — DIRECTOIRE 303

Trois théâtres jouaient spécialement la comédie et la tragédie :

Le théâtre de la République.

Le théâtre Feydeau, où les représentations de la Comédie-Francçaise alternaient avec celles de l’'OpéraComique. :

Enfin le théâtre Louvois, dans lequel venait de s'installer M'° Raucourt, après avoir formé une troupe dont elle était directrice, en vue d’opérer une réunion générale des Comédiens-Français (1).

an V. Voici le texte de la circulaire adressée à ce sujet aux directeurs de théâtres : « Bureau central de Paris.

« Paris, le 5 nivôse, l'an V de la République Française, une et indivisible.

« Aux directeurs des spectacles de la commune de Paris.

« Nous vous adressons, citoyens, un exemplaire de l'arrêté du directoire exécutif, en date du 29 frimaire dernier, relatif à la perception pendant six mois, au profit des indigents, d’un décime par franc, en sus du prix des billets d'entrée dans tous les spectacles, conformément à la loi du 7? du même mois, et une copie de l’arrèté pris en conséquence par le bureau central ce jourd’hui. Vous voudrez vous y conformer, et nous en accuser réception.

« Salut et fraternité. « Les administrateurs,

« Limopix, Cousin, BRÉON. »

La loi du 8 thermidor an V prorogea ensuite la perception de ce droit jusqu'au 7 frimaire an VI, et l'éleva en même temps au quart de la recette brute. Renou velée par des arrêtés successifs, cette perception reçut une consécration définitive par un décret du 9 décembre 1809. C'est le régime encore actuellement en vigueur.

(1) Après avoir débuté à la Comédie-Française, en 1773, Mie Raucourt l'abandonna en 1776. Elle fui alors rayée de la Comédie et ce quelle possédait mis sous le séquestre.

A la suite d'un court séjour dans l’enclos du Temple, asile des débiteurs insolvables, et d'un voyage en Russie, à son retour en France, protégée par la reine, sa rentrée à la Comédie-Française eut lieu le 28 août 1779.

Elle y parcourut alors une assez longue, trop longue carrière même, de l'avis de certains critiques. Au commencement du xixe siècle elle fut le professeur de Mi: Georges Weymer, une

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