Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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306 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

Aiïnsi que nous l'avons précédemment indiqué, le public spécial de jeunes gens fréquentant particulièrement le théâtre Feydeau, « très chouanisé », suivant une expression de la police, le compromettait, chaque soir, par ses clameurs et ses protestations contre les chants patriotiques et républicains, imposés par le décret du 4 Janvier.

Le gouvernement s’en émut, et, par suite, le ministre de la police, Merlin, adressa, à la date du 10 janvier, au chef de l’armée de Paris, qui était alors le général Bonaparte, la lettre suivante :

Le Ministre de la police générale au général en chef de l’armée de l'intérieur.

Paris, le 20 nivôse, an IVe de la République.

« Je suis informé, général, qu'hier au théâtre de « la rue Feydeau, les airs chéris des républicains « n'ont été accueillis que par des huées. Que devient « donc l’arrêté du Directoire exécutif, qui enjoint à « tous les entrepreneurs et propriétaires des spec« tacles de Paris de les faire jouer chaque jour « avant la levée de la toile? Il faut qu’il reçoive sa « pleine et entière exécution.

« Eh quoi! lorsque la République force les puis« sances coalisées contre elle à la respecter et à l’ad-

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nard. Je l’accepte. Je Jouis de devenir ton collègue. Je t'envoie mon autorisation pour M. le Président, où je lui dis combien il m'est glorieux d'appartenir à un Corps Si vanté, et que je suis fier d'être présenté par le poète qui m’a confié ses beaux rôles de Néron et d'Henri, qué j'ai été assez heureux pour jouer avec un talent égal au sien.

« Ton ami dévoué, « Ce samedi, TALMA »

On sait que cette candidature ne fut pas accueillie par lil lustre corps académique.