Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

APPENDICE 383

Au centre d’une colonnade circulaire formant un promenoir, s'élevait la statue du Gladiateur combattant, symbole de la vie et des œuvres du propriétaire et copie de celle ornant les jardins de l'hôtel Soubise.

Un temple élevé à Voltaire, portait à son fronton, en lettres d’or :

A VOLTAIRE! Au défenseur de l'humanité, Celui qui voulut limiter, Beaumarchais.

Sur un autre temple se trouvait aussi cette inscription :

Exegi templum à Bacchus, amicis que gourmandibus.

Ce fut un tel engouement qu'il n'y eut pas un seul Parisien qui ne se crût obligé d’aller voir le jardin de Beaumarchais.

Il y reçut, un jour, le duc d'Orléans. Mirabeau vint y prendre une collation dans le temple de Bacchus, avec Sieyès et quelques députés ; enfin, M°*° de Genlis, elle-même, se rendit aussi dans ce jardin pour y assister à la démolition de la Bastille, que Beaumarchais, en août 1789, avait été officiellement chargé de surveiller par le maire de Paris.

Mais cette demeure trop fastueuse devint pour lui un titre de proscription, comme constituant une insulte à la misère publique (1).

Troublé, à plusieurs reprises, dans sa chère retraite, pendant la Terreur, et dès le mois d’août 1792, par des visites domiciliaires, des accusations et des menaces continuelles, il avait été enfermé à la prison de l'Abbaye, mais il fut assez heureux pour par-

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(1) E. de Ménorval.

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