Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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venir à en sortir, trois jours avant les massacres de Septembre.

À la date du 28 novembre suivant, la Convention le décrétait d'accusation. Toutefois, il obtenait un sursis d'exécution, par un nouveau décret du 10 février 1793. Il put ainsi échapper à l’échafaud, et mourut subitement le 29 floréal an VII (19 mai 1799), succombant à une attaque d’apoplexie, à l’âge de soixantesept ans.

Beaumarchais, par une sorte de prescience, de pressentiment des événements prochains, écrivait, à la date de 1774, dans un de ses mémoires :

« Je suis un citoyen, c’est-à-dire je ne suis niun «courtisan, ni un abbé, ni un gentilhomme, ni un « financier, ni rien de ce qu’on appelle puissance au« jourd’hui. Je suis un citoyen, c’est-à-dire quelque « chose d’inconnu, d'inouï en France; ce que vous « devriez être depuis deux cents ans, ce que vous « serez dans vingt ans peut-être. »

2. La veuve de J.-J. Rousseau. —Représentation, à son bénéfice, de « Pygmalion » à la Comédie-Française. — Sa lettre aux

comédiens.

La lettre adressée à la Comédie-Française par la veuve de J.-J. Rousseau était ainsi concue :

Paris, 20 septembre 1790. « Messieurs,

« J’ai été infiniment touchée de votre bienveil« lance à mon égard, quand j'ai été instruite que vous « vous déterminiez à donner à mon profit une repré« sentation de Pygmalion.

« Permettez-moi de vous en témoigner ici toute ma