Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

APPENDICE 397

J'ai des ondes transparentes, Et j'ai, soumis à ma loi, Les animaux et les plantes. Toute la terre està moi!

Et cependant je soupire Au milieu de mes Etats, Et je sens que je désire Quelque chose que je n’ai pas.

On comprendra la surprise que fit naître l’apparition, pour la première fois sur la scène, de cette belle statue aux formes d’une pureté idéale, comparable à la Vénus de Cnide si vantée de Praxitèle, et que moulait seulement, avec une rare perfection, un souple et fin tissu de soie, qu'animaient le regard, le sourire, l'expression et la chaude émanation de la vie!

C'était, pour les regards charmés, comme la troublante réalisation de cette primitive et poétique figure si popularisée par la peinture et la sculpture, si souvent chantée par les poètes. (1).

Pendant de longs mois la foule envahit le théâtre du Vaudeville; on s’y rendait pour voir M**° OctaveEve, pour admirer ses beaux yeux pers et cette quasi nudité provocante, imparfaitement voilée par les flots dorés de sa splendide chevelure, comme on allait aux Français et aux Italiens entendre Rachel et la Grisi.

Cet empressement, cet enthousiasme, dont fut témoin celui qui fait ce récit, tendraient à prouver que

(3) Ah! si vous aviez vu Mr* Octave, la belle M" Octave, dans toute la fieur de sa jeunesse et de sa beauté, et costumée d’un simple maillot de haut en bas! Toutes les imaginations de collégiens en raffolaient. Nous avons tous cru qu'elle deviende une grande artiste. Elle perdit tout son mérite en s'ha-

illant.

(Comédiens et Comédiennes, par F. Sarcey, 1884.)

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