Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

AÂ8 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENLANT LA RÉVOLUTION

plorables. Vivrons-nous assez longtemps pour en voir la fin? « Adieu, je t'embrasse. « TALwA. »

Rue de Rivoli n° 14.

Ici s'arrête la correspondance de Talma avec son ami, M. Jean Harou-Romain; les lettres qui suivent sont adressées à son fils, architecte à Caen.

« Mon cher ami, on ne donne point ce soir Régulus mais Clytemnestre. On donne dans la semaine prochaine Sylla et Régulus et de nouveau Clytemnestre. Je vous envoie trois billets en blanc. Mille amitiés chez vous.

« Bonjour. € TALMA. » Paris, ce 21 janvier 1822.

« Mon cher ami, rien ne pouvait me laisser une plus vive douleur que la malheureuse nouvelle que vous venez de m’apprendre. Ducis m'a remis votre lettre ce soir après Sylla et je suis chez moi malade. Plusieurs personnes qui se trouvaient dans ma loge et qui connaissaient votre pauvre père ont vivement partagé mon affliction et celle de ma femme. Mon cher ami, je ne pouvais apprendre une chose plus inattendue, votre père était d’une construction assez robuste, et d’une très bonne santé, dont il n'avait point mésusé; comment se fait il que ce pauvre ami ait succombé tout à coup; est-ce qu'il aurait mis dela négligence dans le soin qu’exige la santé à nos âges? Au reste, la dernière fois que je l’ai vu, il était encore comme moi dans toute sa force. Que je vous plains, mon ami! que je plains votre mère et votre sœur! Ce sont de ces pertes, ce sont de ces douleurs pour lesquelles il n’y à aucune consolation à offrir; il faut pleurer. Hélas! mon cher ami, comme la vie se défait