Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

. APPENDICE 419

à mes yeux! tous mes amis autour de moi tombent, et sans mes enfants, jeserais bientôt seul sur la terre. Cette perte d’un vieil ami qui seul me restait, vient de finir par détruire toutes mes illusions. Je souhaite, mon ami, que de longtemps vous n’envisagiez la vie comme jela vois maintenant. Dites à votre mère tous les regretsque j'éprouve; qu’elle vous regarde, qu’elle regarde sa fille, elle trouvera en vous quelque adoucissement à sa douleur, s’il est possible d’en espérer dans une séparation si cruelle! Adieu, mon cher ami, si vous venez à Paris, venez me voir tout de suite.

« À vous de tout cœur. « TALMA. »

— La lettre suivante porte le timbre de la poste de 1826. Elle a trait à des représentations que Talma vint donner à Caen, à cette époque, à la suite de celles de

Rouen. Rouen, 19 avril.

« Mon cher Harou,

« Je vousremercie beaucoup de votre lettre. Jesuis aussi couroucé que vous pouvez l’être de l’indigne trafic que M. Julien (1) veut faire de ma personne. Dites bien, je vous prie, à tous ceux que vous connaissez, que je n'entre en aucune manière dans l’établissement de ces prix hors de toute mesure. Aussi j'écris en conséquence à M. Julien, et s’il persiste j'aime mieux ne pas me rendre à Caen. Au reste, mon cher Harou, je vous autorise à instruire le public par la voie du journal de votre ville, que je suis tout à fait étranger à toutes ces manœuvres. Encore, s’il n'avait que doublé les prix! c'était encore beaucoup trop; car ici on n’a fait que tiercer. Si le montant de sa recette ne pouvait le mettre en état de me recevoir, pourquoi m’a-t-il appelé ? Ce n’est point moi qui TE —————

(1) Directeur du théâtre de Caen.

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