Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

LES DÉBUTS DE LA RÉVOLUTION 4

qui arme toutes les classes sociales, sans distinction, d'Harcourt, un des chefs, s’écrie :

Nous sommes tous guerriers et le roi des Français Compte autant de soldats qu'il compte de sujets.

La scène se passe dans le jardin des Tuileries. C'est là qu'étant venu se promener, à son réveil, Épiménide attire les curieux par son costume datant du règne de Louis XIV.

Cette pièce, inaugurant un genre bien popularisé depuis sous le titre de Revue de fin d'année, voit se succéder une série de personnages destinés à mettre au courant des institutions nouvelles ce survivant d’un autre siècle.

C’est un journaliste, Gorgi, qui, s'adressant à Epiménide, Ariste et d'Harcourt, leur propose de souscrire. ”

— Pour quel ouvrage ? dit Épiménide.

GORGI.

C’est pour un journal excellent,

Qui, le matin, dès qu’on s’éveille,

Apprend dans tout Paris ce qui dans le Brabant S’est à coup sûr passé la veille.

D'HARCOURT-

Moi je ne puis pas concevoir

Comment, de Gand ou de Bruxelles, Vous pouvez le matin nous donner des nouvelles Tandis que le courrier n'arrive que le soir.

GORGI.

Je n’attends pas les faits, Monsieur, je les devine, Les courriers sont d’une lenteur!

Et ce qu’on apprend d’eux, après tant de longueur, Ne vaut pas ce qu'on imagine.