Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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Cet admirateur forcené des vieux us, ce fanatique de la torture représente le type originel du conservateur réactionnaire à outrance et intransigeant, qui à bien laissé quelques descendants.

Survient un maître de danse, M. Cabriole, qui se lamente et regrette amèrement l’ancien régime :

Ah! quelle cour! tout le monde y dansait, Les ducs, les maréchaux, et jusqu'au roi lui-même ; Mais maintenant, hélas! à regrets superflus ! Tout dégénère en France, et l’on ne danse plus. Les états généraux nous ont coupé la gorge : On écrit, on écrit; de livres on regorge : On est publiciste ou soldat. Quelques hommes de cour dans leur adolescence Sont déjà des hommes d’Etat. Que de gens perdus pour la danse! Non, je ne fais plus rien depuis six mois entiers; Tous mes amis, hélas! ont fui chez les Sarmates : C’est parmi les aristocrates Qu'’étaient nos meilleurs écoliers.

ARISTE.

Vous pouvez en trouver parmi la bourgeoisie.

CABRIOLE.

J'aimais mieux les former dans la classe choisie; Mais d'elle, je le vois, il faut me dégager,

Descendre un peu chez le vulgaire, Suivre, avec quelques grands, le parti populaire, Avec MonTMoRENcI je veux bien déroger.

M. Rature, censeur royal de l’ancien régime, exprime, naturellement, ses doléances de voir son état anéanti par la liberté de la presse, tandis qu'Epiménide approuve fort la suppression de la censure.

Un joli et coquet abbé de ruelle, ce type spécial au xvir* siècle, faisant allusion au décret, du 2 no-