Le traitement des prisonniers et des blessés par les Austro-Germano-Bulgares : résultats de l'enquête exécutée sur le front de Salonique
mières toutes nées en Bosnie mais allemandes ou juives qui parlaient le serbe. Elles étaient payées 50 couronnes. par mois et traitaient assez bien nos gens. Les infirmiers étaient en majeure partie des Bosniaques. On ne chauffait pas ou à peine les baraques pour économiser le bois et le charbon. . «© Les baraques étaient destinées aux épidémiques de l’autre côté de la Bosna, où régnait le typhus, le choléra, etc. Les malades restés vivants et transportés dans notre hôpital avaient beaucoup de chance parce que, au camp, il y avait une quantité effroyable de morts. Les. épidémies éclalèrent dans ce camp au mois de mars et 60 à 70 personnes y mouraient par jour. On ne faisait rien pour empêcher les épidémies de se répandre, sauf qu’on apportait de temps en temps quelques malades à l'hôpital d'Oussora pour faire croire qu’on entreprenait quelque chose. Il n’y avait pas de registre des décès et on ne pouvait, où plutôt on ne voulait pas savoir les noms des décédés. Les conditions hygiéniques du camp _ étaient épouvantables et l’on aurait dit que le service de santé de Sarajévo ne voulail pas les changer exprès pour faire ( crever » tous ceux qui étaient enfermés dans ce camp.
€ Le 26 mars le chef de l'hôpital d’Oussora invita les médecins à voir un cas, un malade présentant des symptômes curieux, un cas unique. C'était en réalité un cas de typhus exanthématique, mais on voulait cacher que cette terrible maladie régnait au camp de l’autre côté de la Bosna. Un médecin a déclaré neltement à ces messieurs que le malade était atteint de typhus exanthématique. Cela ne plaisait point aux Autrichiens et ils convoquèrent une commission spéciale pour examiner le patient. Le président de cette commission fut le Dr Viéhovsky, un germanophile connu, professeur de pharmacologie à l’Université de Prague. Les membres de la commission n’ont pas voulu consulter le médecin qui avait reconnu