Le traitement des prisonniers et des blessés par les Austro-Germano-Bulgares : résultats de l'enquête exécutée sur le front de Salonique
. façon abominable. Les Bulgares les haïssent terrible-
ment, les emploient aux travaux les plus durs, ne les nourrissent presque pas et ne leur donnent pas de vêtements. Les Roumains prisonniers en Bulgarie, ne ressemblent plus à des êtres humains! » — Grorce Tonporovrren, infirmier serbe, enrôlé dans l’armée bulgare d’où il a déserté. à
D’après ce que mon enquête m'a enseigné, le moment le plus dangereux pour les prisonniers était après leur interrogatoire. (« Menez-les à Sofia en 5 minutes ou en 6 heures », ordonnaient beaucoup de chefs militaires. Les soldats savaient que c'était l'arrêt de mort des malheureux. Le moment le plus dangereux pour les blessés était leur première rencontre avec les Bulgares. Une fois admis aux hôpitaux, leur vie parait avoir été sauve. J’examinerai dans le paragraphe suivant les instructions et la conduite des soldats de Ferdinand de Cobourg concernant la suppression de leurs prisonniers et blessés. Me rapportant aux témoignages publiés dans ce paragraphe-ci et dans celui qui suit, je me contenterai de constater dès à présent que, dans bien des circonstances, la vie sacrée des blessés ne fut nullement respectée et qu'on les massacra ignoblement pour leur enlever le peu de monnaie qu'ils avaient sur eux. Je constate également que des massacres en grand de prisonniers serbes furent exécutés en divers endroits : à Ochrida, à Strouga, à Débar, à Ramné. Le témoin Krosnovitch nous rapporte le massacre de 18.000 prisonniers serbes à Prilep. 18.000 prisonniérs sabrés par la cavalerie! Cela me paraissait impossible. Et pourtant, après un interrogatoire qui a duré de longues heures et pendant lequel je fis préciser au témoin des détails qui tous, ensuite, ont été reconnus exacts, J'ai la conviction que Krosnovitch a dit la vérité. Même si le chiffre de