Le traitement des prisonniers et des blessés par les Austro-Germano-Bulgares : résultats de l'enquête exécutée sur le front de Salonique
Comme on le voit, ces prisonniers nient tous avoir recu l’ordre d'achever les blessés et de tuer les prisonniers. Quelques-uns renchérissent même et prétendent qu'on leur a donné l’ordre de bien traiter les prisonniers, «en frères ». Le témoin N° 5 va plus loin encore et raconte qu'on a puni de 25 coups de bâton ceux qui ont voulu prendre quelque chose aux malheureux blessés et prisonniers. La déposition du N° 8 est aussi inté-
ressante. Ce témoin est un jeune homme très intelli-
gent. Il commence par dire qu'il ne connait pas l’ordre de ne point faire de prisonniers. Mais il s'aperçoit vite que je sais plus qu'il ne croyait et, ne pouvant pas nier lies massacres des prisonniers et blessés, il tâche de charger ses ennemis de méfaits pareils. Et alors, puisque cela arrive chez les Serbes, peut-on reprocher aux Bulgares que de telles choses se passent également chez eux ? C’est là la tactique de certains accusés rusés qui se défendent en chargeant leurs adversaires du même méfait qu'on leur reproche. Il est possible, certain même, que parmi mes témoins du premier groupe il y ait des hommes qui disent la vérité et ne savent réellement rien des mauvais traitements que les prisonniers ont endurés, traitements qui, à l'heure actuelle, sont déjà formellement établis.
Voici maintenant quelques dépositions faites par des prisonniers appartenant au second groupe
No 9, du 43e régiment d'infanterie bulgare : « Il n’y avait pas d'instructions spéciales concernant les prisonniers serbes. Le témoin a vu un peu partout en Bulgarie des prisonniers serbes travaillant dans les gares et dans les champs. »
No 40, du 28e régiment d'infanterie bulgare : « Le témoin ne sait pas ce qu'on à fait avec les prisonniers,