Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
LES PROSCRITS DE LA RESTAURATION 337
d'Orient achevèrent de les brouiller. La chute des Bourbons n'’excita en Angleterre que des applaudissements. Ces proscrits de 1822 étaient moins illustres que ceux de 1815. Aussi leur exil n’a guère attiré l’attention de l’histoire. C’est dans les souvenirs de quelques-uns d’entre eux quil en faut chercher les détails (1).
Leur vie, à Londres, se concentrait autour de Soho-square, qui était déjà et qui est resté le quartier français. Elle trouvait un foyer dans DanemarkStreet, chez l’ancien lieutenant Desfossés, un des plus braves de la vieille garde, tué plus tard au service de la Grèce. Dans la maison hospitalière de Desfossés se rencontraient la plupart des héros de ce livre.
C'était d'abord Nantil, devenu d'introuvable en France, encyclopédique à Londres; Nantil, maître de langue, de mathématiques, de dessin et de musique; combinant l’enseignement de la gymnastique avec celui de la fortification ; mais toujours pauvre, en dépit de tant de ressources, parce que sa bourse restait toujours ouverte aux camarades (2).
Avec lui, quelques-uns de ses associés de 1820 ;
(1) Vaudoncourt, Jbid. ; Frédéric Degeorge, les Proscrits de la Restauration, dans Paris Révolutionnaire, t. 1v (1834).
(2) Nantil, réintégré dans l’armée après 1830. devint lieutenantcolonel, Il mourut commandant de place à Saint-Malo.