Les fêtes et les chants de la révolution française

1% FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

chemin frayé, tous y purent pénétrer librement. Dans l’année qui va suivre, Gossec y conduira les jeunes hommes, à peine connus, qui bientôt s'illustreront à sa suite dans la carrière ouverte par lui.

Du 14 juillet, il y a peu à dire : entre le 20 juin et le 10 août, la date est peu favorable aux manifestations fraternelles et pacifiques. La cérémonie du Champ de Mars a lieu pourtant; mais on ne chante plus le Te Deum. La musique de la garde nationale qui, aux précédents anniversaires, accompagnait les chants religieux du haut de l'autel de la Patrie, est reléguée au bas des degrés. Le programme de la cérémonie et de l’ « Ordre de marche » fait cependant une assez large place à la musique. Il annonce, après l'entrée du cortège, un « Hymne à la Liberté, à la Loi et à la Souveraineté nationale »; après le serment, une « musique majestueuse ». Puis, quand le feu est mis au bûcher formé par l’arbre nobiliaire, « la musique exécute des airs de triomphe ». Pendant la marche vers la pyramide consacrée aux citoyens morts pour la liberté, elle joue «un morceau analogue au caractère de cette partie de la cérémonie ». A la fin, « grand chœur de triomphe à la liberté et décharge générale d'artillerie ». Et le document imprime le texte des « Strophes qui seront chantées au champ de la Fédération « : le Chant du 14 juillet, dont nous avons vu que ce fut la première audition dans une fête nationale, et un nouveau « Dithyrambe pour la Fédération « : Vive à jamais, vive la liberté, l'un et l’autre dus à la collaboration déjà intime de M.-J. Chénier et Gossec. Entendit-on beaucoup ces chants? Dans la cohue de la tumultueuse journée, il est fort à craindre que le peuple n’ait pas prèlé grande attention à la musique que l'on fit.