Les fêtes et les chants de la révolution française

QUATRE-VINGT-DOUZE: Fo

Et déjà, ce même jour, un écho lointain semble venir : un chant d’un souffle puissant retentit, sur deux points de la France. Au camp de Huningue, à la frontière. les musiques des régiments célèbrent la fête nationale en jouant le Chant de guerre pour l'armée du Rhin en présence de son auteur, le capitaine Rouget de Lisle. Le bataillon marseillais, cantonné à Vienne au hasard des étapes, fait retentir de ses voix vibrantes le mème chant, auquel jl laissera son nom, au milieu des populations dauphinoises émerveillées.

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L'horizon va s’assombrir encore : l'Assemblée déclare que la Patrie est en danger.

La déclaration du danger de la patrie fut proclamée à Paris dans les journées du dimanche 22 et du lundi 93 juillet 1792. Ce fut peut-être le spectacle le plus extraordinaire que la Révolution ait produit.

Dès la première heure du jour, les tambours battirent le rappel dans toutes les rues de la ville. À six heures du matin, le canon d'alarme tonna par trois fois; il recommença sa formidahle musique d'heure en heure jusqu'au soir.

A sept heures, le Conseil général de la Commune se réunit à l'Hôtel de Ville. Toute l'armée de Paris était rassemblée sur la place de Grève, drapeaux au vent.

A huit heures, l'Assemblée communale, ayant délibéré, revint : les officiers municipaux, revêtus de leurs insignes et précédés d'huissiers portant des enseignes couvertes d'emblèmes ou d'inscriptions civiques, montèrent à cheval. Ainsi les fonctions civiles elles-mêmes adoptèrent en ce jour l'appareil militaire, conformément aux plus anciennes traditions de la vie municipale