Les fêtes et les chants de la révolution française

QUATRE-VINGT-TREIZE. 99

une chanson nouvelle : il en est fait mention avec soin dans le procès-verbal; souvent la Convention décrète l'impression et l’envoi aux départements.

Ce fut de cette manière que la fète du 14 juillet fut célébrée. Le Conseil général de la Commune avait d'avance choisi ce jour pour apporter à la Convention l'adhésion de la ville de Paris à la Constitution de 1793. 11 y avait bien quelques raisons pour que les préoccupations des députés fussent ailleurs. La veille, notamment, Marat avait été tué, et cet événement devait nécessairement remplir une partie de la séance. Cependant, quand les délibérations furent terminées, les représentants de la cité furent introduits. Ils entrèrent dans la salle des séances, précédés par la musique de la garde nationale. Chaumette prit place à la barre et lutà l'Assemblée une adresse dans laquelle il annonçait l’acceptation unanime de la Constitution par les sections parisiennes. Il remit au président les procès-verbaux renfermés dans une urne sur laquelle était peint un Génie qui, courbé respectueusement devant le vœu du peuple, déposait une couronne civique. Puis, les sections défilèrent en masse devant la Convention; les femmes offraient au président des bouquets et des couronnes et jetaient des fleurs aux députés montagnards. Quelques citoyens portaient le nouveau costume des cérémonies populaires. Pendant ce temps, la musique, placée à une des extrémités de la salle, exécutait divers morceaux : Trois artistes, dont on ne dit pas les noms, chantèrent les strophes de Chénier :

Soleil, qui parcourant la route accoutumée....

Il se pourrait que cette audition dans la salle de la Convention fût la première où le Chant du 14 Juillet ait été entendu à titre officiel, — je dis « entendu », puis-