Les fêtes et les chants de la révolution française

102 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

naires, mais je demande que dorénavant on n’entende plus à la barre que la raison en prose. Cette proposition est adoptée.

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C'est au milieu de cette effervescence que furent célébrées les fêtes dont le nom a servi longtemps pour caractériser, dans l'esprit des générations élevées sous l’influence contre-révolutionnaire, les manifestations antireligieuses de l'époque tout entière. Je parle des fètes de la Raison.

Leur histoire a, pour l'étude que nousavons entreprise, un intérêt d'autant plus rare que, par une coïncidence singulière, leur date concorde avec une époque importante dans les fastes de la musique française. C’est, en réalité, sous le patronage de la fête de la Raison que le Conservatoire est né et a pris une existence légale, sinon sous son nom définitif, du moins sous le titre d’ « Institut national de musique » par lequel fut consacré l'avancement de la musique de la garde nationale, de corps purement exécutant, à la fonction de corps enseignant.

Cela fut l'affaire de trois jours, au cours desquels nous allons voir se développer parallèlement la double organisation du Conservatoire et du culte de la Raison, également passionnante pour leurs initiateurs respectifs.

Le 17 brumaire an Il, l'archevêque de Paris, Gobel, amené par les membres de la Commune, vint à la barre de la Convention, non, comme on l’a dit, pour abjurer le christianisme, mais pour déclarer qu'il renonçait à ses fonctions de ministre de la religion. Le président, en lui répondant, proclama que l’Étre suprême « ne veut pas de culte que celui de la Raison, qu'il n’en prescrit pas