Les fêtes et les chants de la révolution française

QUATRE-VINGT-TREIZE. 105

morceau était l’Hymne à la Liberlé précédemment mentionné : il fut accueilli par les applaudissements des députés et des spectateurs. Enfin, les élèves de l’école exécutèrent une symphonie et le Ça ira, et les applaudissements redoublèrent.

A l'Hôtel de Ville, à la même heure, on s'occupait aussi de musique, de l'Opéra, de la garde nationale. Comblés des faveurs de l'État, fiers du titre d'Institut national qui venait d'être conféré à ieur groupement, les musiciens auxquels la Convention avait fait si bon accueil ambitionnaient maintenant une marque de distinction de la Commune : ils sollicitèrent celle qui leur parut la plus enviable; le Conseil général, faisant droit à leur requête, ayrêta donc qu’ « en témoignage du patriotisme qu'ils ont toujours montré » il leur serait donné « à chacun un bonnet rouge ». C’est donc en toute exactitude que M.-J. Guillaume a pu, par quelques lignes, tracer le tableau suggestif de cette exécution inaugurale dans laquelle les maîtres d’une école d'art destinée à une si longue prospérité, — Gossec, Catel, Devienne, Jadin, Duvernoy, etc. — jouèrent, à Notre-Dame, en l'honneur de la Raison, de la clarinette, du cor, de la flûte et du basson, le chef ceint de la coiffure emblématique affirmant leur civisme à toute épreuve.

Quant aux artistes de l'Opéra, ils avaient, par une lettre lue à la même séance, remercié le Conseil e de l'invitation qui leur a été faite de participer à la fête de la Raison... où l’on offrira à la Liberté les restes des préjugés du fanatisme ».

Quel était, dans la pensée des initiateurs, le cérémonial qui devait convenir à une solennité si nouvelle? Le temps était si court qu'à peine ils eurent le temps de se le demander. Il n’était pas possible de préparer de