Les fêtes et les chants de la révolution française

106 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

l’inédit : il fallait donc se contenter de ce qui se trouvait tout prêt. Le procès-verbal de la séance du Conseil général où le principe fut adopté dit en propres termes : « Les musiciens de l'Opéra seront invités à venir exécuter l’Offrande à la Liberté devant l’image de cette divinité...» Mais ce ne fut là qu'un projet, une indication dont purent tenir compte les maîtres de, la cérémonie ceux-ci se souvinrent en effet du spectacle imposant et vraiment émouvant que donnait l'Opéra à la fin de la scène lyrique dont le nom vient d’être rappelé. Là, après le premier couplet du chant de guerre — celui de Rouget de Lisle — les voix se taisaient un moment, et, sur le mouvement ralenti de l'orchestre, des enfants vêtus de blanc s’avançaient d’un pas processionnel, s’inclinaient et brülaient des parfums devant l’image de la Liberté; puis le chœur chantait, en lents accords, à voix très douce, avec l'accent de la foi, la strophe : « Amour sacré de la patrie ». Cette mise en scène fut imitée à la cérémonie de Notre-Dame, sans que d'ailleurs rien ait été conservé de l'appareil guerrier qui était la principale raison d’être de l’Offrande à la Liberté, et aucune relation de la cérémonie du 20 brumaire n’est venue nous informer que l’on y ait mis en action ni même chanté la Marseillaise.

Au jour fixé, à dix heures du matin, les représentants de la Commune et du Département se rendirent à Notre-Dame. Une « montagne » avait été élevée au milieu de la nef; au sommet était un temple grec, avec celte inscription : À la Philosophie ; à mi-côte, sur un petit autel grec, brûlait le flambeau de la Vérité.

L'Institut de musique ouvrit la cérémonie en exécutant un morceau, — une marche instrumentale sans doute, — pendant lequel on vit descendre à droite et à