Les fêtes et les chants de la révolution française

112 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

une transcription pour trois cors d’un morceau jadis célèbre, que le programme dénomma pour la circonStance « LE CI-DEVANT © Salutaris de Gossec ».

Et, comme musique et politique vivaient d’une vie commune étroitement unie, après avoir donné au théâtre leur concert, si peu révolutionnaire, les musiciens de l’Institut national s’en vinrent bravement le répéter à Notre-Dame, en l'honneur de la Raison. C’est ainsi que lon put voir la collection (qu’ils publièrent bientôt euxmêmes) de Musique à l'usage des Jètes nationales s'inaugurer, dès la première page, par l'Ouverture pour instruments à vent de Catel exécutée dans le Temple à la Raison, le XX frimaire an IE de la République, et une livraison postérieure (la troisième) donner une ouverture de Méhul, qui, sans aucun doute, était celle que désignait officiellement le Programme de la Jêle qui aura lieu le décadi 20 frimaire, à onze heures du malin, dans le Temple de la Raison, ci-devant Notre-Dame. Ce programme comprenait en outre une Ode patriotique de Catel, — musique bien sage, sur le plan de l’Hymne à la Nature de Gossec, mais beaucoup moins intéressante; puis encore la symphonie concertante de Gossec, peut-être pas trop à sa place en un tel local. Enfin, il est bien spécifié cette fois que les voûtes de la cathédrale retentirent aux accords de la Marseillaise.

Nous venons de trouver, pour la première fois dans cette histoire, un nom nouveau, qui est illustre : Méhul. Il était de ceux qui, au moment de la constitution officielle de l’Institut national de musique (exactement le lendemain du premier concert, 1 frimaire an IL), furent appelés à faire partie du Corps enseignant qui devait réunir tous les talents de la République. Lesueur y fut admis le même jour. Euphrosine el Coradin,