Les fêtes et les chants de la révolution française

LA FÊTE DE L'ÊTRE SUPRÊME. 425

jutionnaire de sa section, — la section de Brutus. On y dénonçait, comme partout. Cette fois, c'est lui qui fut ja victime. Un certain chevalier Saint-Dizier, « aristocrate, compromis dans les intrigues de Roland », lui fit grief « de son zèle pour la débâcle des prêtres et des églises ». Il articula des faits : Sarrette serait parti un jour de Paris, avec une mission peu définie, à la tête d'un détachement de la force armée, et aurait été fermer l'église de Gagny, « où son ami Gosset (sic) le musicien a une maison de campagne », arrêter le curé et prêcher la population. Il aurait, d'autre part, à peu près extorqué par intimidation 1 200 livres à Le Normand d'Étiole, ex-fermier général, ex-mari de Mme de Pompadour, pour payer les frais d’un temple à la Raison. Une autre dénonciation le représente comme un ami du libraire Chardin, son collègue au Comité révolutionnaire de sa section, emprisonné comme complice d'Hébert et compris dans le même acte d'accusation que Chaumette, Gobel, le général Dillon, — d’ailleurs acquitté. On racontait encore qu'aux funérailles de Marat, il avait fait passer ses musiciens par une des petites rues aboutissant à la rue Saint-André-des-Arts et quitté avec eux le cortège, en disant « d’un ton ironique » que « c’est ma foi donner bien des preuves de patriotisme que d'avoir été jusque-là pour Marat ». Les commentaires dont ces faits sont accompagnés sont unanimes pour le désigner comme un homme très habile, « un intrigant qui joue tous les rôles », dit l'un, « un homme très adroit » risque simplement l’autre; et son biographe, M. Constant Pierre, ajoute judicieusement : « Nous le croyons sans peine, car il lui fallut de réelles qualités pour triompher des difficultés que les événements faisaient naître à chaque instant ».

Bref, le Comité de Sûreté générale signa l’ordre d’ar-