Les fêtes et les chants de la révolution française

APPENDICE. 281

seil général du déparlement de Paris, du 17 brumaire, l'an second de la République Française une et indivisible relatif à cet objet :

« Pour célébrer le triomphe que la Raison a remporté dans cette séance sur les préjugés de dix-huit siècles, le Conseil général arrête que les musiciens de l'Opéra seront invités à venir, décadi prochain, exécuter l’Offrande à la Liberté, devant l’image de cette divinité des Français, dans l'édifice ci-devant dit l’Église métropolitaine... »

L'Offrande à la Liberlé, qui, en brumaire an I, était jouée à l'Opéra depuis plus d’un an, était la mise en action de deux chansons patriotiques : « Veillons au salut de l'empire » et la Marseillaise, interprétées à grand renfort de tambours, de cloches, de canon. L'intermède de caractère religieux qui valut son titre à la scène n'en formait, en étendue, que la moindre partie. Le mouvement de cet épisode fut, nous l'avons vu, imité à la fête de Notre-Dame; mais l'appareil guerrier y eût été on ne peut plus déplacé. M. Guillaume (qui a le premier attiré l’attention sur ces détails) l’a fort bien vu, et il a conclu des relations de la fête que l’Hymne à la Liberté de Chénier et Gossec y avait remplacé les strophes de la Marseillaise. Gela étant, il ne semble pas qu'il soit permis de dire que la « fête de la Liberté et de la Raison », du 20 brumaire fut « tout bonnement la trentième ou quarantième représentation, mais cette fois dans le cadre grandiose d’une cathédrale gothique », de l’Offrande à la Liberté, — car l’Offrande à la Liberté sans la Marseillaise, ce n’est plus l’Offrande à la Liberté. Sur l’Ode patriotique de Catel exécutée à Feydeau le 30 brumaire et à Notre-Dame le 20 frimaire, voir CONSTANT PIERRE, Hymnes et Chansons de la Révolution, p. 292. Le titre d'Ode à la Raison que j'ai indiqué dans une étude antérieure est donné par le Programme de la fête. décadi 20 frimaire (v. cidessus), document qui se trouve dans un recueil factice de la bibliothèque de la Ville de Paris. Le livre de M. Aulard, le Culte de la Raison, etc., reproduit, en note de la page 103, le programme de la même fête imprimé par les soins de la