Les fêtes et les chants de la révolution française

296 APPENDICE.

des empêchements, la cause en est uniquement relative à Chénier; quant à la composition musicale, elle était si nécessaire à cette place que, nous le savons maintenant à n’en plus pouvoir douter, les musiciens de l'Institut firent tous leurs efforls pour que l'exécution en eût lieu quand même, et, ces efforts étant restés vains, remplacèrent, au jour de la fête, son Hymne à l'Etre suprême à grand chœur par un autre chant de caractère analogue.

Je dois signaler que M. Constant Pierre a tenté une reconstitution partielle des strophes intermédiaires de l'Hymne à l'Être suprême de Chénier-Gossec d’après les parties séparées; mais comme il est borné à une seule strophe (la deuxième), il n’a pu que fausser davantage les idées, en laissant croire que l'hymne est divisé en trois parties (comme l’Hymne à la Nature du 10 août) alors qu'en réalité, sous sa forme originale, il y en a six (cinq si l'on ne tient pas compile de la dernière reprise). M. Pierre a été arrêté sans doute par les quelques lacunes que présente le matériel de la quatrième strophe : mais ce qui en reste est très suffisant pour faire une reconstitution dont les parties conjecturales se réduiraient à très peu de chose. Au reste, cet essai n'a pas trouvé place dans le volume de cet auteur : Musique des Fêtes el Cérémonies de la Révolution jrançaise. Je me propose de publier quelque jour l’'Hymne à l'Étre suprême entièrement restitué sous sa forme intégrale. — Tandis que les anciens écrivains confondaient en un seul les deux Hymnes à l’Être suprême, voici qu'aujourd'hui, passant à l’extrémité opposée, M. Constant Pierre catalogue ces deux œuvres sous trois numéros successifs. Or, le petit chœur étant mis à part, il n’est pas permis de considérer le grand chœur, d'une part dans la version Chénier, d'autre part dans la version Desorgues, comme formant deux œuvres différentes : ce sont deux états de la même œuvre, c’est la même œuvre remaniée, ce ne sont pas deux compositions distinctes. Prétendre le contraire n'aurait d'autre effet que de produire une confusion nouvelle qui ne vaudrait pas mieux que l’autre. — Enfin j'ai à relever ces paroles du même écrivain : « Comme ses devanciers, M. Tiersot s’est borné à l'examen de la partition