Les fêtes et les chants de la révolution française

30% APPENDICE.

Voici quelques extraits des écrits dans lesquels il est question de la musique à la fête de l’Être suprême.

Aux Tuileries d’abord:

De Bonremps et BARRY (presque seul renseignement contemporain) : « Après une grande symphonie, le président a prononcé un discours... Alors les musiciennes ont chanté à l'unisson l'hymne Père de l'Univers, tandis que les musiciens avec le peuple entier répétaient en chœur les couplets..…. »

La 4e livraison de Musique à l’usage des Fêles nationales donne les indications suivantes sur la façon dont les strophes de l’'Hymne à TËtre suprême de Desorgues et Gossec doivent être alternées à l'exécution :

« L’orchestre doit d’abord exécuter l'air entier; ensuite, la 4e strophe doit être chantée par le, ou par les Dessus; la 2° strophe à 4 parties, ou en chœur, et de suite alternativement; entre la 4° et la 5e strophe l'orchestre peut jouer encore l'air très doux. L’ orchestre accompagne toutes les strophes. »

L'indication relative à la 2€ strophe : « à 4 parties, ou en chœur », doit être comprise : « à 4 voix seules, ou en chœur à # parties », en opposition avec « le ou les dessus » de la première ctrophe. A l'exécution populaire des Tuileries, il n'est pas douteux que le chœur des musiciens ait chanté les strophes paires à quatre parties, comme accompagnement du chant à l’unisson du peuple : cela est conforme aux instructions du Détail des cérémonies qui, bien que données en vue de l’exécution populaire du Champ de Mars, trouvaient ici leur application nécessaire : « Les vieillards, etc., seront guidés pour le chant de chaque strophe par le chœur de musique ».

Nous avons rapporté au cours de notre récit les paroles, d'ailleurs vagues, de Tissot sur cette partie de la fête. Grégoire et lui sont les seuls à nommer Desorgues comme auteur de l'Hymne à l'Être suprême. Grégoire dit à ce sujet, après avoir nommé Chénier : « Pour la fête fut préférée l'hymne de Desorgues, Père de l'univers, suprême intelligence, dont, il faut l'avouer, la musique est belle ». Il ajoute que cet hymne fut exécuté au Champ de Mars.