Les fêtes et les chants de la révolution française

38 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

À mesure que l'hymne se développe, la composition prend plus d’ampleur et de force. Au verset : Judex crederis esse venturus, le trombone, l'instrument roi, peu connu encore en France, apparaît dans toute sa majesté; les forces orchestrales se déchaînent : tambours, grosses caisses et cymbales retentissent à leur tour, et toujours le plain-chant se poursuit, lancé par les basses, formi. dablement. Enfin le texte sacré est près d’être épuisé : une dernière invocation, d’abord suave comme une prière, s'achève en un élan éclatant et superbe: le Te Deum est terminé.

Il ne reste plus qu'un verset à dire, et la cérémonie sera close. Toutes les voix du chœur chantent :

Domine, salvam fac gentem, — et exaudi nos in die quä invocaverimus Le.

Celte fois, tous les instruments se font entendre: les trombones, qui s'étaient tus, soutiennent de leur grande voix les voix des chantres.

Ceux-ci reprennent :

Domine, salvam fac Legem, — et exaudi nos, etc.

Enfin pour la troisième fois, les voix s'unissent.

Domine salvum fac Regem.……

Et, tandis qu'ils achèvent leur chant, tous les instruments à percussion roulent, éclatent et tonnent (un appendice de la partition en donne la notation), pendant qu'une nouvelle et dernière décharge d'artillerie salue la conclusion triomphale de la fête. Grétry n’a-t-il pas dit que la Révolution avait inventé la « musique à coups de canon »?

III

La beauté de la fête de la Fédération a résidé bien plutôt dans l'accord étroit des âmes que dans l’origina-