Les fêtes et les chants de la révolution française

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LA FÊTE DE LA FÉDÉRATION. 45 e Triomphe de la République ou le Camp de Grandpré, représenté le 27 janvier 1793, et qui est comme un

centon des chants composés pour les fêtes nationales antérieures. Depuis ce temps, il fut de toutes les solennités républicaines : on l’entendit chanter jusque dans Ja salle des séances de la Convention. Puis, quand l'ère révolutionnaire fut close, il tomba dans l'oubli, un oubli profond, — jusqu'au jour où, sur mon initiative, et après quelques essais restreints, il fut exécuté au Panthéon, le 14 juillet 1898, pour célébrer le centenaire de celui qui a le plus intimement pénétré le génie de la Révolution et décrit avec la plus émouvante éloquence la sublime manifestation nationale et fraternelle du 44 juillet 1790, Michelet. L'hymne harmonieux de Ché-, nier et de Gossec ne pouvait trouver une plus digne occasion que celle-là pour se produire de nouveau dans le temple ouvert aux grands hommes par la patrie reconnaissante.

IV

La fête de la Fédération a inspiré encore quelques productions fugitives dont il suffit qu'il soit fait mention : un « Poème séculaire, ou chant de la Fédération du 14 juillet », par de Fontanes, le futur poète officiel de l'Empire, morceau écrit dans une forme analogue à celle de l'hymne de Chénier, mais d'inspiration moins heureuse, et qui ne tenta aucun musicien; — plusieurs chansons sans importance; une « Ode en marche nationale, pour être chantée en chœur et à grand orchestre, dédiée à M. de La Fayette, général des troupes parisiennes, par M. Florido Tomeoni », œuvre et compositeur dont nous ne connaissons l'existence que par une annonce de librairie: enfin plusieurs pièces de théâtre :