Les fêtes et les chants de la révolution française

FÊTES FUNÈBRES, — TRIOMPHE DE VOLTAIRE. 53

Cet appel que le poète adressait aux arts, d'avance les arts y avaient répondu : le « funèbre cantique », la « lugubre harmonie » avait accompagné Mirabeau au temple des grands hommes.

Plusieurs pièces dont il est le héros furent représentées sur les théâtres : l'Ombre de Mirabeau, Mirabeau à son jit de mort, Mirabeau aux Champs-Élysées, etc. L'un de ces à-propos servit au début sur la scène lyrique d’un jeune musicien destiné à devenir grand, à régner sur ce Conservatoire naissant parmi les solennités révolutionnaires : Cherubini, qui écrivit trois chœurs pour Mirabeau à son lit de mort, un acte de Pujoulx, représenté à Feydeau le 2% mai 1791.

Quant à la marche lugubre de Gossec, son histoire ne s'arrête pas si tôt : elle accompagna, on peut le dire, toutes les funérailles nationales de la Révolution, même de l'Empire. On l’entendit notamment retentir, à de longs intervalles, pour trois glorieuses victimes des guerres : Hoche, Joubert, Lannes.

TT

Nous sommes à la série funèbre : la prochaine solennité sera consacrée encore à la mémoire d’un grand citoyen. Mais comme il s’agit d’un homme illustre entre tous, et mort depuis de longues années, le deuil sera moins austère, et la cérémonie aura plutôt l'air d'un triomphe.

Il s'agit de porter au Panthéon les restes mortels de Voltaire.

La fête eut lieu le 11 juillet 1791. Déjà l’année précédente il avait été question de la célébrer. En novembre 1790 le Théâtre-Français avait repris Brulus, dont les représentations donnèrent lieu à des manifestations