Les fêtes et les chants de la révolution française

FÊTES FUNÈBRES. — TRIOMPHE DE VOLTAIRE. 63

rément, mais restent d'un bon slyle. Et dès qu'il sent la possibilité de leur donner quelque ampleur, Gossec en profite avec empressement. Lui qui fut le premier musicien français à cultiver le genre de la symphonie, il s’en souvient maintenant qu'il est à la tête d'un orchestre d'instruments à vent : il écrit des symphonies militaires. Ce ne fut que plus tard que la division des genres s’opéra, l'orchestre se réservant les grandes œuvres, et ne laissant à la musique militaire que le répertoire inférieur des marches et des danses. Avec Gossee, cette distinction n'existe pas : il fait jouer à ses musiciens de la garde nationale d'aussi bonne musique qu'il en dirigeait naguère au Concert spirituel.

Enfin, ancien compositeur de musique religieuse, il en appliqua le haut style aux œuvres dont il enrichit la liturgie révolutionnaire, conservant les formes en usage

à l’époque, avec leurs qualités — bel ordre, majesté, grandeur, — et leurs défauts, — excès de régularité,

sécheresse, académisme, — et sachant les vivifier par la sincérité de l'accent et la tendance supérieure de l'inspiration.

M -

Deux jours après la fète de Voltaire revint l’anniversaire de la prise de la Bastille. Le mercredi 13 juillet, l'on exécuta de nouveau à Notre-Dame l'hiérodrame déjà donné l’année précédente, et l'on chanta un Te Deum, dont la Chronique, faisant confusion avec la Prise de la Bastille, attribue la composition à Désaugiers, mais qui n'était autre que le Te Deum de Gossec.

Puis le lendemain 14 eut lieu la fète populaire au Champ de Mars. Le cérémonial fut semblable à celui de la Fédération, et l'affluence ne fut pas beaucoup