Les hommes de la Révolution

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coupables et de quelles impartialités mesquines,. cette légende a pu subsister.

Si nous prenons les écrits de la période révolutionnaire, nous trouvons une foule de pamphlets dirigés contre Marat, émanant pour la plupart de contre-révolutionnaires. Marat nous apparaît naturellement sous un jour plutôt fâcheux. Charlatan de place publique, tigre altéré de sang, vampire (1), égorgeur, etc, telles sont les épithètes qu'on lui prodigue. La provenance de ces écrits. aurait dû mettre en garde des historiens comme Michelet qui avaient à leur disposition les Mémoires de Brissot et de Barbaroux, le Portrait de Fabre d'Eglantine, tous ennemis de Marat, mais lui rendant, malgré cela, une suffisante justice. |

Il y a bien les Mémoires de Madame Roland, mais rien n'est plus suspect que ces mémoires et les histoires croustillantes que Michelet a reproduites, ne résistent pas à l'examen. La description des appartements luxueux de l’Ami du Peuple (2) est plutôt de nature à faire-hausser les épaules, quand on songe qu'à la mort de ce dernier, on trouva à peine un assignat chez lui.

(1) Vie criminelle et politique de J.-P. Marat, se disant l’Ami du Peuple, adoré, porté en triomphe conne tel, et après sa mort, projeté saint par la jacobinaille, ou l'Homme aux 200.000 têtes, le vampire le plus re marquable de la République française, etc. (Melz chez les marchands de journaux, in-12, 36 pages).

(2) « Il avait un salon très frais, meublé en damas. bleu et blanc, décoré de rideaux de soie élégamment relevés en draperies d'un lustre brillant et de superbes vases de porcelaine remplis de fleurs naturelles alors rares et de haut prix. » (Mme Roland: Mémoires).

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