Les hommes de la Révolution

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tracta à la suite d’un excès de travail (1) avait laissé une empreinte indélébile sur son visage osseux, au nez écrasé. Mais les yeux s’éclairaient, d’une flamme et décelaient une énergie et une intelligence peu communes. Son maintien à la tribune, où, les bras fortement croisés sur sa. poitrine, il tenait tête à tous, déconcertait et réduisait au silence ses adversaires les plus acharnés. é

Nous ne pouvions mieux faire que de citer ici. le portrait que traça son ennemi Fabre d'Eglanane (2)

« Marat était de la plus petite stature; à peine: « avaitil cinq pieds de haut. Il était néanmoins. « taillé en force, sans être gros ni gras, il avait « les épaules et l'estomac larges, le ventre mince, « les cuisses courtes et écartées, les jambes cambrées, les bras forts et il les agitait avec vigueur « et grâce. Sur un col assez court, il portait une: « tête d’un caractère très prononcé: il avait le. « visage large et osseux, le nez aquilin, épaté et « même écrasé, le dessus du nez proéminent et « avancé, la bouche moyenne et souvent crispée « dans l’un des coins par une contraction fré« quente; les lèvres minces, le front grand, les « yeux de couleur gris-jaune, spirituels, vifs, pétil« lants, sereins, naturellement doux, même gra

À

(1) À: Londres, lorsqu'il écrivait les Chaînes de l'Esclavage, Marat travaillait jusqu'à 21 heures par Jour se.soutenant avec du café. Cela dura 3 mois. Il en résulta une maladie terrible où il faillit laisser la vie.

(2) Portrait de Marat, par Fabre d'Eglantine, Michelet, si toutefois il n’a pas dédaigné cet écrit, aurait. pu le consulter avec fruit.