Les hommes de la Révolution

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II

Le vrai Marat. — Son portrait.

Son enfance et s= jeunesse.

Sur quoi les historiens dont nous venons de parler ont-ils bien pu s'appuyer pour nous tracer un portrait si repoussant, où la laideur physique n'accuse que d'avantage la hideur morale?

Il existe à la vérité quelques centaines de portraits de Marat, mais ces portraits sont aussi mauvais les uns que les autres et la ressemblance est plus que douteuse. Les seuls qui méritent une mention spéciale sont d'abord le Marat de David, peint après l'assassmat, et surtout celui de Boze, représentant le révolutionnaire à la tribune, faisant face aux Girondins dont la troupe hurlante l'entoure et le harcèle.

11 faut avouer que, dans ce dernier portrait, on chercherait vainement le rictus du crapaud ou la lèvre du reptile (1).

Marat, certes, n'était pas un Adonis; la maladie dont il souffrait depuis des années et qu'il con-

l'Histoire des Montagnards, ont pris cependant la défense de Marat. 2

(1) Mentionnons aussi l’estampe de Gabriel. Marat est représenté à la tribune la tête couverte du fameux. mouchoir. «La physionomie de l’orateur, dit M. Aulard (Les Orateurs de la Convention), a une douceur grave, un air hardi et bon, une sérénité bienyer et, avec cela, une franchise mâle, prête AE à tout dire, sans politesse, dans l'intéré mes ».