Les hommes de la Révolution

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« de la gloire, passion qui changea souvent d'objet « dans les diverses périodes de ma vie, mais qui «ne m'a jamais quitté un instant. À cinq ans « j'aurais voulu être maître d'école, à quinze ans « professeur, auteur à dix-huit, génie créateur à « vingt, comme j'ambitionne aujourd’hui de m'im« moler pour la patrie. (1) ».

Là encore, on cherche sans pouvoir le trouver le tigre altéré de sang, l’homme qui ne rêvait que meurtres et pillages (2).

Arrêtons-nous un instant.

Voilà donc quel était cet homme sur lequel les historiens se sont acharnés et qui se présente devant la postérité en si fâcheuse posture. Après avoir, sa vie durant, essuyé, comme savant (3), comme homme politique, comme écrivain, toutes les injustices et souffert toutes les misères, il lui était dû encore de voir ses ennemis déchirer son cadavre et le traîner dans les ruisseaux.

On a dit de Marat qu'il était un bas ambitieux,

(1) Journal de la République française, par Marat, l'Ami du Peuple, député à la Convention nationale, 14 janvier 1793.

(2) Il est établi que Marat alla jusqu'à réclamer 200.000 têtes. Nous verrons par la suite ce qui peut rester de -cette allégation. Bougeart prétend avoir lu à plusieurs reprises l’Ami du Peuple et les ouvrages de Marat sans y trouver trace de ces 200. 000 têtes.

(8) Brissot, dans ses Mémoires, parle de la guerre ‘qu'on lui fit et la flétrit. Il faut se souvenir que Bris.sot marchait à la tête des Girondins, c'est-à-dire des ennemis déclarés de Marat.