Les pamphlets de Marat

14 LES PAMPHLETS DE MARAT

de toute tentation, choisissez des hommes au-dessus des besoins par leur fortune ou leur travail; des hommes indépendants par leurs emplois, ou dont les places ne dépendent, ni de la faveur, ni des Grands, ni d’un Ministre.

Du choix de vos Représentants dépend votre bonheur, votre salut. Le soin de vos fortunes, de votre liberté, de votre honneur; l'amour pour vos familles, pour votre Patrie, pour votre Roi; la Religion et la gloire de l'État se réunissent en ce moment pour solliciter votre prudence, armer votre vertu. Lorsque de si grands intérêts se font entendre, les petites passions oseront-elles élever leurs voix? Tremblez qu'en méprisant les conseils de la sagesse, et en prêtant l'oreille aux appâts de la séduction, vos propres mains ne creusent un abime sous vos pieds. Tremblez que vos enfants ne vous reprochent un jour d'avoir rivé leurs fers, et qu'en déplorant les fruits amers de la servitude, et gémissant sur leurs maux, ils ne maudissent un jour la vénalité de leurs pères.

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Quatrième Discours

La fortune des Empires, comme celle des particuliers, dépend d'une sage administration; et la ruine de l'État le plus florissant est aussi tôt consommée par un ministère corrompu, que celle d’une maison opulente par un dissipateur. Triste vérité, dont nous venons de faire une si cruelle expérience!

Il semblait que depuis vingt ans le génie tutélaire de la France eût disparu, et que pour punir la Nation de {son aveugle obéissance, il l’eüt livrée sans retour à des Ministres ‘ ineptes, insensés et déprédateurs.

1. Ne confondons point dans leur foule quelques hommes esti-