Les Préfets du Consulat et de l'Empire

236 LES PRÉFETS

C’est dans la monotonie et la tristesse de cet exil que beaucoup d’entre eux finirent leur existence. Letourneur de la Manche mourut à Laeken, en 1817; Quinette, Musset, Chazal, Ramel de Nogaret, Mallarmé, Lejeune, moururent à Bruxelles; Cavaignac, qui avait laissé sa femme et ses enfants en France, reposa longtemps dans le cimetière d'Ixelles, et ce fut son fils, le général Cavaignac, qui fit revenir ses restes au sol natal. Quelques-uns, plus heureux, furent autorisés à rentrer en France avant 1830, soit en raison de maladies ou d'infirmités, soit grâce à de hautes influences, lorsque le gouvernement atténua ses rigueurs : parmi eux, Rabaut-Pommier, qui dut sa grâce aux généreuses démarches faites par Boissy d’Anglas, son ancien collègue de la Convention, devenu pair de France; Lacoste, Cochon de Lapparent et Lamarque furent aussi autorisés à rentrer en 1819. Drouet, l’ex-maître de poste de Varennes, l’ancien conventionnel devenu sous-préfet impérial de Sainte-Menehould, ne demanda pas cette faveur qu'il n'eût sans doute pas obtenue, mais il rentra