Les Régicides
16 LES RÉGICIDES
A la crainte de la guerre civile s’ajoutait celle de la guerre étrangère dans les départements frontières dont plusieurs avaient déjà subi les malheurs de l'invasion. Pour les députés de ces départements, il ne pouvait être question de consulter leurs électeurs, dont l’immense majorité était ouvertement hostile à Louis XVI. Leur vote est presque unanime : Nord, 1 pour, 10 contre l'appel au peuple; Pas-de-Calais, 3 pour, 8 contre; Moselle, tous les 6 contre; Haute-Marne, tous les 6 contre; Marne, 1 pour,8 contre ; Bas-Rhin, tousles $ contre; Haut-Rhin, 1 pour, $ contre; Saône-et-Loire, 1 pour, 10 contre; Côte-d'Or, 2 pour, 8 contre; Doubs, 1 pour, s contre; Isère, 2 pour, 7 contre; Var, tous les 8 contre; Ariège, tous les 6 contre; total, 12 pour et 92 contre.
Dans les autres départements qui n’avaient pas à redouter la guerre civile ou qui étaient à l'abri de l’invasion étrangère, l'opinion était plus divisée et les votes de leurs députés se partagèrent à peu près également.
Les divergences d’opinion que l’on observe dans le vote sur la deuxième question se retrouveront dans le vote sur la question de la peine à appliquer‘. La solution donnée à l’une devait influer sur la solution à donner à l’autre. Les chefs de la Gironde ne paraissent pas l'avoir compris et, au lieu de s'entendre pour diriger la majorité de la Convention qui les écoutait encore, ils ont laissé cette majorité voter sans ensemble et s’éparpiller. Le 15 janvier, cette majorité leur échappait; ils n’ont pu la ressaisir dans les solennelles journées des 16 et 17 janvier. On peut dire que, dès le 15, après le deuxième scrutin, Louis XVI était perdu etla Gironde en danger.
1. Les membres qui avaient motivé leur opinion par écrit et dont les voix n'avaient pas été comptées, tant dans le premier scrutin que dans le deuxième, ont pris part au troisième, à l'exception de Bourgeois (Eureet-Loir) porté malade. La plupart ont voté des peines diverses autres que la mort. Seul, Bernard de Saintes (Charente-Inférieure) a voté la mort sans condition. Deux autres, Bernard des Sablons (Seine-et-Marne) et Thomas La Prise (Orne) ont voté la mort avec sursis.
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