Les Régicides

LES RÉGICIDES 17

Troisième Question.

« Quelle peine sera infligée à Louis? »

Séances des 16 et 17 janvier.

Ce troisième scrutin, en raison de son importance, a été imprimé à part avec le plus grand soin. C’est le seul qui porte in fine : « Collationné conforme à l'original. Signé VERGNIAUX (sic) président ; Salle, Valazé, Manuel, Le Sage, Bancal, Gorsas, secrétaires, »

Le bureau était entièrement composé de Girondins. Le président et quatre des secrétaires furent dans la suite guillotinés. Le Sage (Eure-et-Loir) parvint à s'évader, Quant à Bancal, livré par Dumouriez aux Autrichiens le 3 avril 1703, il ne rentra en France que deux mois après la dissolution de la Convention; la captivité l'avait mis à l'abri de la proscription.

Gorsas est celui des journalistes girondins qui.a le plus abusé de la presse. Révolutionnaire de la première heure et l’un des plus agités, il rivalisa de violence avec Marat dans son journal Le Courrier des départements. La multitude brisa ses presses le 8 mars 1793 et, à cette occasion, la Convention décida que les députés journalistes seraient tenus d'opter entre leurs fonctions législatives et la rédaction des feuilles publiques. Décrété d’arrestation le 2 juin, Gorsas s’échappa pour prendre part à l'insurrection de la Normandie, et celleci comprimée, il eut l’audace de rentrer à Paris. Il fut aussitôt traduit au tribunal révolutionnaire. Ce fut le premier conventionnel qui monta sur l’échafaud, 7 octobre 1793, précédant de quelques semaines les autres Girondins; on peut bien dire qu’il a précipité leur perte comme plus tard le Père Duchesne celle des Hébertistes et le Vieux Cordelier celle des Dantonistes.

Après l’appel nominal, et avant le résultat de cet appel, il est dit dans le procès-verbal que :« L'Assemblée a reçu la « déclaration que lui ont faite tous ceux de ses membres qui « n’ont pas voté pour la peine de mort ou qui y ont attaché

2