Les Régicides

LES RÉGICIDES 27

des causes diverses autres que l’envoi en commission, n’ont pas voté dans le troisième scrutin était seulement de 13 ; dans le quatrième, il s'élève à 42, soit 29 de plus, dont 7 faisaient partie de la majorité du 17 janvier et 22 de la minorité. C’est donc dans cette minorité qu’au moment décisif les abstentions ont été le plus nombreuses.

En examinant attentivement les votes, on constate que 11 des 361 membres qui avaient voté la mort sans condition se sont prononcés pour le sursis, et que, sur les 334 qui formaient la minorité du 17 janvier, 24 se sont le surlendemain prononcés contre le sursis. C’est encore dans la minorité qu’il y a eu le plus de revirements lors du scrutin final.

Enfin, le groupe Maïlhe qui avait posé dès le 16 la question du sursis et qui semblait devoir la voter en masse, car des politiques sérieux ne posent pas des questions de cette gravité sans être fixés sur la solution à leur donner et sans être décidés à soutenir cette solution, le groupe Mailhe se disloque : 12 de ses membres restent fermes autour de leur chef et votent pour le sursis ; les 14 autres votent contre.

Ainsi les 334, abandonnés par 22 d’entre eux qui n'avaient pas voté, et par 25 autres qui avaient voté contre le sursis, se trouvèrent réduits à 287, et, malgré l’adjonction de 11 membres appartenant aux 361 et de 12 membres du groupe Mailhe, ne purent s'élever qu’à 310.

Les 361 au contraire, quoique affaiblis par l’envoi en commission de 2 d’entre eux, l'absence ou l’abstention de 7 autres et le vote inattendu des 11 qui se prononcèrent pour le sursis, mais renforcés par 14 membres du groupe Mailhe et par 2$ membres de la minorité du 17, finirent par réunir 380 voix.

Il y avait eu unanimité sur la première question; la seconde avait été décidée par 424 voix, la troisième par 387, la quatrième le fut par 380 seulement. C’est cesqui arrive le plus souvent à la suite de longs débats qui énervent une assemblée politique ; quelques-uns de ses membres se retirent, les uns contraints par l'épuisement de leurs forces