Les serviteurs de la démocratie

ot Q2

JEAN-JACQUES ROUSSEAU

Il

Comme écrivain et comme penseur, Rousseau a défendu trois idées qui nous sont chères : la tolérance, le suffrage universel et l'égalité politique. Il a défendu la tolérance dans un de ses plus beaux livres, l'Émile,et dans le plus éloquent de ses pamphlets, « la lettre à l'archevêque de Beaumont ».

Avec une élévation incomparable de langage, Rousseau à montré que l'homme était tenu d’être sincère, mais non pas infaillible. Il a fait voir que sans la diseussion, le christianisme n’aurait pu s'établir. Or, pourquoi refuser à toutesles philosophies et à toutes les religions qui peuvent surgir l'exercice d’un droit sans lequel nous serions encore dans la barbarie? Vous dites, s’écrie Rousseau, que le christianisme est divin ; mais qui le prouve? Votre raison. Comment cette démonstration pourrait-elle être faite si votre raison n'était pas libre? Les miracles mis par vous en avant ne signifient rien. Qui prouve d’ailleurs leur réalité, sinon le témoignage des hommes ? et comment établir la valeur de ces témoignages sinon en les discutant? La liberté de la contradiction est par conséquent nécessaire. Cette liberté, c’est le droit à la tolérance des opinions.

Ces idées avaient déjà été exprimées par d’autres penseurs que Rousseau. Il s’est montré plus original en parlant du suffrage universel.

Plus hardi que Montesquieu, moins bourgeois que Voltaire, il a scientifiquement démontré que l'origine de tous les pouvoirs résidait dans le peuple. Au droit