Lettres et mémoires
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On vous à trompé ,en vous repréfentant , tout a-la-fois , la Bourgeoifie comme capable. de s’oppofer par des violences aux ufurpations de fes Adverfaires , & comme fufceptible de s’en laïfler impofer par leurs menaces, Qu'il me foit permis ‘de le dire; des menaces ne ferviront chez nous qu’à rallier les vrais amis de la Patrie; ils peuvent être foibles ; mais ils ne furent jamais des lâches. On peut anéantir des Citoyens qui favent mourir pour la défenfe de leurs libertés, mais on ne les intimide point, Et l'on auroit beau traiter ces libertés de chimeres ! Monfieur le Cointe, ces chimeres nous appartiennent, 8, au prix que nous coûte leur confervation, elles valent. bien des réalités.
‘On vous a trompé ,.en vous infinuant, que les LL. Cantons de Zurich 8 de Berne défroient eux-mêmes intervenir au milieu de nous; & Pon les trompe égalément , en leur annonçant , que s'ils refufent de de prêter à vos vues, vous déployerez contre Geneve des moyens extraordinaires , auf oppofés à-votre juftice, qu’éloignés de votre cœur. IE NS.
+ On vous trompe, fur-tout , Monfeur le Comte, en follicitant vos fecours dans la République , pour foutenir le parti le plus foible contre une prétendue oppreffñon du plus fort,
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