Lettres inédites de Frédéric Gentz à sir Francis d'Ivernois (1798-1803)

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que je m'étais proposé de vous dire, ou pour pouvoir vous communiquer toutes les idées que la lecture de vos lettres et de votre ouvrage a fait naître dans mon esprit.

J’ai reçu successivement tout ce que vous avez eu la bonté de m'adresser, vos lettres, les exemplaires de votre excellent ouvrage, et celui de 1796 que vous m'avez envoyé en dernier lieu, et pour lequel j'ai des remerciments particuliers à vous faire. Vous trouverez dans un des cahiers que je prends la liberté de joindre à la présente, la traduction de votre morceau sur la décadence du commerce des Français ; vous y trouverez aussi les motifs qui m’ont déterminé à insérer préférablement ce morceau, qui, tout admirable qu’il est, l'aurait cependant cédé à un des premiers chapitres, si l’étendue de ceux-ci ne m'avait empêchée (sic) de les choisir. Mais je me réserve d’en faire connaître l'importance au public d’Allemagne par des extraits.

Comme dans toutes les lettres que j’ai reçu (sic) de vous je ne trouve aucune mention de celle que j'ai eu l’honneur de vous adresser à la fin du mois de janvier, et à laquelle étaient joints les deux premiers cahiers de mon journal ; je commence à douter, si cette lettre vous sera parvenue. Le libraire Fauche à Hambourg s’était engagé à vous la faire parvenir, et il m'avait même écrit qu’il s’était acquitté de cette commission par une personne très sûre. Ayez donc la bonté de me mander ce qu'il en a fait.

Je ne vous dirai rien aujourd’hui de l’objet principal de votre ouvrage sur les finances de l’Angleterre ?. Quoique je l’aie parcouru avec l'intérêt, ou plutôt avec l’avidité que m'’inspire tout ce qui sort de votre main, je ne puis pas dire que je l’ai Zu ; et cet ouvrage doit être lu et médité. Je passerai quelques mois à la campagne, et m’étant bien proposé que cette lecture doit être la première et la plus intéressante des occupations dont je jouirai dans cette retraite, je vous ferai alers part dans

1. Probablement Tubleau des pertes que la révolution et La guerre ont causées au peuple français. 2 vol., Londres, 1799. 2. De l'administration des finances de l'Angleterre. Londres, 1796.