Lettres inédites de Frédéric Gentz à sir Francis d'Ivernois (1798-1803)

mais je n’ai pas eu l’avantage de le voir. Il n’a passé que trois jours à Berlin, et j'étais à la campagne. Je lui écrivis sur-lechamp, pour l’engager à venir chez moi, et il eut la bonté de me le promettre. Je l’attendis avec impatience ; mais le lendemain du jour où j’espérais le recevoir, il me manda que son départ précipité l’en avait empêché. Malgré mon désir de le voir, je ne saurais lui faire un reproche, son séjour à Berlin étant en vérité trop court, et le temps trop abominable, pour l'avoir engagé à une visite à la campagne. Il m’a d’ailleurs présenté la perspective d’une correspondance de Vienne, que certainement je saisirai avec empressement. Il m’a apporté la traduction anglaise de votre dernier ouvrage que j’ai lu de nouveau avec la même avidité que l’original, et dont je vous suis infiniment obligé. Msr. Büsch, professeur à Hambourg, m’a adressé ces jours-ci une lettre pour mé demander si je m’occupais d’une traduction allemande de cet ouvrage, en ajoutant que, si je n'avais pas cette idée, quelqu'un de sa connaissance s’en occuperait. Je lui ai répondu que la rédaction de mon journal ne me permettait pas de me livrer à un travail qui serait pour moi le plus agréable que je puisse imaginer, et que je souhaitais seulement de voir tomber cet ouvrage entre des mains capables d’en faire sentir au public d'Allemagne le prix et les mérites.

Agréez avec bonté l’assurance renouvellée de l’attachement sincère, et du dévouement respectueux avéc lequel je m’honorerai toujours d’être

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,

GENTz. Berlin, ce 4 septembre 1799.

V Monsieur !

Voici la continuation de l’écrit dont j'ai eu l'honneur de vous envoyer les premières feuilles. J'attends avec impatience quel Jugement vous en porterez.

C’est surtout dans le cahier ci-joint que je me suis éloigné