Lettres inédites de Frédéric Gentz à sir Francis d'Ivernois (1798-1803)

dans certains points de vos idées sur les dettes nationales. Tout bien considéré, je crois que ce n’est pas le principe général, mais un point de vue particulier, quoique bien essentiel, qui nous divise. Je crois que nous aurions été d’accord sur tous les points, si vous n’eussiez pas regardé comme une circomstance accidentelle, ce que je regarde comme essentiel et nécessaire dans toutes les dettes publiques, savoir l'emploi du capital emprunté, qui se consume entièrement en travaux improductifs. Vous verrez bientôt que je suis loin de me servir de cette expression dans le sens des Physiocrates ; je l’adopte exclusivement dans le sens de Adam Smith, qui à mes yeux, peut-être aussi aux vôtres, est, malgré quelques erreurs particulières, le premier génie en économie politique de tous les siècles.

Cette différence mise de côté, je n’ai pas besoin de vous dire, Monsieur, combien j'ai profité de votre précieux /mpriméManuscrit, en composant cette seconde partie de mon ouvrage. Vous vous retrouverez à chaque page, et quelquefois J'ai été sur le point de vous citer, et je l’aurais fait cent fois si l’indiscrétion n’avait pas été trop grande, vu la confiance particulière à laquelle je dois la communication de votre écrit.

J'ai été obligé de renvoyer au cahier suivant de mon Journal le morceau sur les banques que je m’étais proposé de donner dans celui d'octobre. Un des hommes les plus distingués de Berlin, Mr. Ancillon , professeur à l’Académie militaire et le premier prédicateur français, s’est chargé d’une traduction française de mon travail, qui sera imprimé avec toute la célérité possible, et qu’un des libraires de Hambourg tâchera d'introduire en Angleterre. Je le recommanderai particulièrement {o your patronage ?.

1. Jean-Pierre-Frédéric Ancillon, né le 30 avril 1566, mort ministre des Affaires étrangères de Prusse, le 19 avril 1837.

». Le volume est intitulé : Frédéric Genrz, Essai sur l’état de l'administration des finances et de la richesse nationale de la Grande-Bretagne. Londres et Hambourg, 1809, dédié à sir Francis d’Ivernois. Il avait été précédemment publié dans la Historische Zeitschrift de 1799, sous le titre : Ueber den jetzsigen Zustand der Finans-Administragion und des Nasional-Reichthums von Grossbrittannien (septembre et octobre) et Ueber den Zustand der englischen Bank und das Verhältnis derselben zur Regierung (novembre).